Historique de l’Abbaye de La Rochette

Vers un retour à la simplicité

Un peu plus tard, la reprise de la Messe chantée quotidiennement, puis l’établissement du cérémonial traditionnel, marquent une période de renouvellement liturgique. Mais ce cérémonial, qui reflétait le style du grand siècle, tombe à son tour peu à peu avec le Concile qui ramène toutes choses à plus de simplicité.

Pendant la guerre de 1939, le monastère n’est nullement inquiété ; aucun visiteur indésirable ne se présente; seuls, quelques bombardements, dont l’un secoue fortement la Maison, viennent nous faire réaliser les angoisses de la guerre. La situation est précaire, mais nous pouvons cependant accueillir pour quelque temps un certain nombre de nos sœurs venant de la zone occupée.

En 1942, la Communauté fête le jubilé abbatial de Mère Marie-Anatole; c’est l’occasion de redonner voix à notre clocher resté muet depuis le début du siècle. Deux cloches avaient été descendues au moment des expulsions; on les remonte avec de nouvelles compagnes. Le Cardinal Gerlier vient les baptiser, c’est pourquoi l’une d’entre elles est appelée Pierre-Marie.

Peu après la fin de la guerre de 1914, un atelier d’ornements liturgiques avait été constitué où l’habileté et les dons artistiques de certaines de nos sœurs avaient donné au travail une qualité que l’on appréciait aux alentours. Il devient maintenant de plus en plus important.

Dans les années 40, commence très modestement une imagerie – qui lentement se développera, avec la participation des Editions du Chalet.

En novembre 1949, après trente-cinq ans d’abbatiat, Mère Marie-Anatole meurt subitement, âgée de 79 ans, nous laissant le souvenir d’une âme de paix dans toute la force du terme.
Nous gardons comme testament les paroles qu’elle avait adressées la veille au soir à la communauté réunie : « Travaillons à nous préparer un bel Invisible ».