Historique de l’Abbaye de La Rochette

Elle prend son nom d’une roche émergeant à mi coteau. L’archevêque de Lyon, Mgr de Pins, donne sa bénédiction au petit groupe en l’encourageant vivement, et en la fête du Sacré-Cœur de l’année 1824, les fondatrices prennent possession de leur domaine.

Elles sont sept et bientôt huit :

  • Mme Suzanne du PELOUX et ses deux sœurs, appelées Mme de PRARON et Mme du BUISSON, venant de Sainte-Colombe de Vienne ;
  • Leur cousine, Mme de SALLEMARD, venant comme Mme du Peloux de Saint-André de Vienne;
  • Mme de MONTJULIN, ancienne moniale de Saint-Pierre-des-Terreaux de Lyon;
  • Mme GUYOT et Mme LACOMBE, de Beaulieu, près de Roanne.
    Puis, trois mois plus tard :
  • Mme de GAIFFIER, venant de Sainte-Glossinde de Metz. Celle- ci amène avec elle une de ses amies, qui devient la première postulante.

Les monastères d’origine sont différents, mais la source est la même; comme des rivières restées souterraines pendant plus de trente ans, elles se rejoignent pour former un fleuve au grand jour. Mais c’est presque un miracle qu’elles sollicitent; elles ont toutes près de 70 ans et peu de santé; tout est pauvre et précaire, mais tout est généreux et plein de confiance en Dieu.

Cependant, ce petit noyau s’organise aussitôt en communauté dont Mme du Peloux devient Prieure; celle-ci nomme une sous-prieure et une maîtresse des novices puisqu’il y a une postulante.
Un aumônier est demandé et obtenu. Tout est en place, tout se met en marche et dès l’année suivante, en la fête de saint Benoît 1825, elles peuvent reprendre l’habit monastique et renouveler leurs vœux.

En 1825, puis 1829, deux nouvelles arrivées: encore deux anciennes Bénédictines de l’Abbaye des Chazeaux de Lyon, Mme Cécile ROCHE et Mme Scholastique FAY, elles ont 55 et 80 ans. On pourrait sourire de ce nouveau renfort, mais on pourrait y voir aussi la caractéristique de ce noyau primitif : attirer tout ce qui voulait reprendre vie. Les voies de Dieu passent par des chemins auxquels nous ne pensons pas.

Mme Cécile ROCHE sera une précieuse recrue dans cette difficile mise en route, puisque, malgré sa faible santé, elle fondera le pensionnat, le dirigera brillamment pendant les dix dernières années de sa vie et sera en même temps maîtresse de la seule novice de ce début.

Mme FAY, de son côté, prendra non sans humour sa place de doyenne.