Acquisition de la maison de La Rochette
La fondatrice de La Rochette, Mme Suzanne du PELOUX, avait passé vingt années à l’Abbaye Saint-André de VIENNE.
Cette maison, originairement un chapitre de chanoinesses fondé au début du v· siècle, avait adopté dans la suite la Règle de saint Benoît.
Expulsée par la Révolution, la jeune moniale dut se cacher sous la Terreur, puis aidée de ses sœurs, rejetées elles aussi de leur monastère, avait fondé à Lyon un pensionnat pour consacrer à l’éducation des enfants des forces restées disponibles. Mais le désir de reprendre leur vie religieuse les poussait à faire une étape de plus. La sève qui vivifiait l’arbre monastique n’était pas morte.
Plus de trente ans ont passé et voici que, se groupant autour de Mme du PELOUX, un petit essaim d’anciennes moniales se reforme. Elles viennent de monastères différents et, malgré leur âge avancé, un même désir de reprendre leur vie monastique les anime et les réunit.
C’est ainsi que, au printemps de 1824, d’anciennes Bénédictines aidées par un Bénédictin, Dom Clapisson, acquièrent la « Maison de LA ROCHETTE ». Dom Clapisson, n’ayant pu retrouver sa vie monastique qui devait être restaurée chez les hommes seulement quelques années plus tard, voulut contribuer à l’établissement de la Rochette, malgré son âge.
La maison acquise, située à quelques kilomètres au nord de Lyon, au flanc de la colline qui domine la Saône, est alors entourée de verdure. La seule petite église de Cuire, au vieux clocher rustique, est juchée sur la hauteur, semblable à un relais entre ciel et terre. Dans la vallée, s’étale la Saône, encerclant l’île Barbe où se trouvait, au temps de Charlemagne, un célèbre monastère dont on voit encore quelques vestiges. La Rochette, disent certains, en aurait été une dépendance. Quoi qu’il en soit, c’est un modeste corps de logis, flanqué de deux tourelles en quinconce dont l’une devra disparaître lorsqu’on élargira la maison.