Historique de l’Abbaye de La Rochette

L’apogée du monastère

Dans ce milieu du XIX siècle, les vocations affluent et la Communauté songe à une fondation. Celle-ci se réalise en 1865 à Ardouanne, au diocèse de Montpellier. Le monastère du SEMBEL est ainsi fondé avec son pensionnat; il se développera jusqu’aux expulsions de 1900-1904 auxquelles il ne pourra survivre. C’est là qu’entrera et fera profession la jeune Madeleine PAVAILLER qui deviendra plus tard Abbesse de la Rochette.

Arrive la guerre de 1870. Déjà la révolution de 1848 avait éprouvé fortement le monastère, mais, en 1870, il est mis à plus rude épreuve encore. En un jour, il est transformé en caserne où mille deux cents mobiles trouvent place et cela pendant quatre mois. On peut supposer sans peine les difficultés de cette étrange situation que les Annales racontent avec humour … Pourtant, on peut voir un dimanche le spectacle inattendu de quelques soldats chantant Messe et Vêpres avec les religieuses et celles-ci ont la joie de constater des retours à Dieu parmi ces hôtes inhabituels.

Le long abbatiat de Mère Saint-Michel est l’apogée du monastère au point de vue du nombre. Elle laisse en mourant une Communauté de 100 moniales et un pensionnat florissant.

Mère SAINT-MAUR lui succède en 1881. Tempérament robuste et austère, elle a une expérience multiple et variée, car elle a occupé successivement bien des postes importants : maîtresse de classe au pensionnat, puis directrice générale, elle est appréciée pour sa compétence et son autorité. Elle devient ensuite maîtresse des novices, responsable du premier groupe qui va fonder le Sembel ; enfin Prieure.

Si la succession d’une abbesse brillante est difficile, Mère Saint-Maur ne s’en émeut pas. Elle est avant tout femme de devoir et la Règle est son ferme point d’appui. Sous ses dehors austères, elle a du cœur et sait comprendre les âmes.

A cette époque se nouent des relations fréquentes avec Dom Romain BANQUET, le futur fondateur d’En-Calcat, qui connaît plusieurs moniales.

Cet abbatiat sera court, six années seulement et sans événement extérieur important. Mère Saint-Maur s’éteint rapidement. Sur sa tombe, on grave le mot de saint Paul qui lui convient si bien: « J’ai combattu le bon combat, j’ai gardé le dépôt ».

En 1887, Mère SAINT-COLOMBAN est élue pour la remplacer.