Historique de l’Abbaye de La Rochette

Puis, après la tourmente, elle arrive, à force d’énergie, à vaincre les mille difficultés et obstacles qui s’amoncellent tandis que la société se réorganise.
En fondant le monastère de Pradines, elle transmet une nouvelle sève à la vieille souche bénédictine dont elle sort.

Désormais, ce ne sera plus le grand style des Abbayes royales, mais ce sera l’ère de la vie commune, simple et régulière, qui se déroule dans la prière, le travail et la vie fraternelle au sein de la communauté.

Dès le premier jour, Mme de Bavoz organise la maison de La Rochette selon les Constitutions qu’elle avait elle-même rédigées pour Pradines, nomme sous-Prieure l’une de ses filles, Mère Sainte-Julienne, pour assumer le gouvernement effectif, tandis que, par égard pour Mme du Peloux, elle lui laisse le titre honorifique de Prieure.

Aussitôt, la Communauté psalmodie les Matines au milieu de la nuit, adopte l’abstinence perpétuelle et une vie communautaire impliquant dortoir et grandes salles de réunion. La Rochette prend alors un nouvel élan et ne cessera de grandir en nombre.

Cette étape est marquée par le plein accord des deux supérieures ; l’ancienne, qui n’a plus qu’un titre, s’efface devant une jeune venant d’ailleurs, tandis que celle-ci se montre pleine de déférence envers la fondatrice. Situation délicate et difficile, bel exemple qui trempe le cœur de la communauté dans le respect de l’autorité.

En 1837, Mme du PELOUX s’éteint. Elle, qui avait travaillé à établir l’union et la charité fraternelle au sein d’un groupe varié, laisse en testament spirituel l’invitation à suivre l’exemple de paix et de cordialité vécu dans le passé.