Avec Pradines
Mme du PELOUX réfléchit longuement, prend conseil. Pour elle, c’est une bifurcation; elle se trouve devant un lourd sacrifice. Elle a 79 ans, assez d’expérience pour ne pas suivre avec engouement l’enthousiasme des jeunes, mais aussi assez de détachement et d’intuition spirituelle pour voir là une inspiration d’en haut. Ne serait-ce pas la volonté de Dieu? Tout semble le montrer et elle s’incline, non sans un certain déchirement. Elle doit s’effacer pour laisser le champ libre à une orientation nouvelle.
La décision est prise, la Prieure fait appel à Pradines. Tout se conclut rapidement, mais les événements politiques de 1830 en retardent un instant la réalisation.
En 1831, une colonie de dix religieuses de Pradines, sous la conduite de Mme de BAVOZ, arrive à La Rochette pour y établir l’observance rigoureuse qui se pratique déjà à Pradines depuis quelques années.
Mme de Bavoz, grande figure de moniale, a commencé sa vie religieuse à Saint-Pierre des Terreaux, à Lyon; elle a subi les épreuves de l’arrestation et de l’emprisonnement, a échappé à la guillotine grâce à la chute de Robespierre, a connu ensuite une vie de réfugiée dans les monts du Forez.